![]() Le Brutus de Coriolanus aurait pu, dans l’esprit de quelques spectateurs, être confondu avec le Brutus dont Marcus Brutus et les autres se souviennent avec nostalgie dans Julius Caesar. La référence à Marcus Crassus, dans Antony and Cleopatra, sert au moins à inscrire la dernière histoire romaine aux côtés d’un épisode qui s’est produit avant les événements de Jules César. Mais il faut finalement se demander si l’intertextualité est une question d’intention ou de réception. Les allusions d’une pièce à l’autre permettent de situer l’histoire centrale dans un contexte plus général. Ce sont les personnages eux-mêmes que l’on observe dans l’acte de mémoire ou d’oubli. Le fait que Jonson cite Julius Caesar est particulièrement intéressant: César était surtout célèbre du fait qu’on se le remémorait, et, comme Shakespeare, Jonson était à la fois acteur et dramaturge.ĭans Julius Caesar, le fait de se souvenir signifie d’abord être reconnaissant à son bienfaiteur, comme dans Hamlet, où il signifie venger un forfait. ![]() Ceci montre qu’au moins un écrivain de la Renaissance pensait à partir de métaphores identiques à celles utilisées par ses collègues du XXe siècle. ![]() ![]() ![]() Dans Cynthia’s Revels Jonson fait allusion aux fantômes des pièces disparues qui reviennent sur la scène et il plaisante sur les vers de Shakespeare qu’il se remémorait ou qu’il avait oubliés. ![]()
0 Comments
Leave a Reply. |